Durant cette séance de travail, le couple franco-allemand va tenter de trouver des solutions pour que Paris n'essuie pas un avis négatif de la part de la Commission qui pourrait demander à Bercy de revoir sa copie. En l'état, le projet de budget 2015 irrite. A Bruxelles, on s'impatiente de voir la France tenir ses engagements et ramener son déficit à 3%.
Selon le journal Spiegel, Berlin pourrait apporter sa caution pour obtenir la clémence de Bruxelles, mais à condition que Bercy s'engage formellement à faire des réformes. Pour y parvenir, Berlin essaie de convaincre son partenaire européen du bien fondé d'un pacte écrit dans lequel la France inscrirait noir sur blanc le calendrier de ses réformes structurelles . En contrepartie, le gouvernement allemand a déjà annoncé qu'il ne suivrait pas Bruxelles en cas de sanctions contre la France.
En effet, l'Allemagne ne veut pas être accusée de sacrifier l'entente franco-allemande sur l'autel de la rigueur. Berlin multiplie les réunions avant le 30 octobre, date butoir pour l'examen du budget français à Bruxelles.
170 milliards d’euros d’échanges
Car même si les divergences sur les questions budgétaires sont importantes entre Paris et Berlin, les deux pays sont des partenaires économiques de premier plan.
Avec plus de 170 milliards d’euros d’échanges entre les deux pays, la France demeure le meilleur client de l’Allemagne et réciproquement. Autre exemple de cette relation économique : on compte près de 600 000 emplois générés par des entreprises qui passent la frontière.
Sur le plan industriel, cette coopération est également un facteur de réussite. Avec au premier rang, le groupe Airbus, leader sur des secteurs stratégiques tel que l'aviation civile ou la défense, fort de près de 50 000 emplois, répartis entre les deux pays.
Les deux premières économies de la zone euro sont également liées dans le secteur automobile, les constructeurs Renault-Nissan et Daimler produisent ensemble des petites voitures. Dans les énergies renouvelables, le groupe Areva Wind fabrique et installe des éoliennes en mer. Enfin, dans le transport ferroviaire, la SCNF française et Deutsche Bahn ont monté une filiale commune, Alleo.