Le budget 2015 pris en tenaille entre Bruxelles et les frondeurs

L'Assemblée nationale a entamé mardi 14 octobre l'examen du projet de budget 2015, et le débat s'annonce difficile. A gauche, les frondeurs demandent des inflexions notables en faveur des ménages. Leurs exigences s’opposent à celles de la Commission de Bruxelles, qui attend que la France accentue ses efforts en matière de réduction des déficits, et qui menace de sanctionner Paris.

Faire 11 milliards d’économie, essentiellement sur les dépenses de l’Etat et les subventions aux collectivités territoriales pour réduire les déficits, c’est l’objectif affiché par le gouvernement pour le budget 2015. Un objectif que les frondeurs du PS, comme le député de Paris Pascal Cherki, remettent en cause : « Le budget est déséquilibré, les amendements que l'on va déposer vont essayer de le rééquilibrer. »

Ces amendements visent à préserver la capacité d’investissement des collectivités locales et à diminuer les aides aux entreprises, quitte à renoncer à certaines économies. Une telle stratégie va à l’encontre des attentes de la commission de Bruxelles qui menace de sanctionner la France.

« On ne respecte pas nos engagements »

Pour le socialiste Pouria Amirshahi, le gouvernement récolte ce qu’il a semé. « Si l’on avait évité d’adopter cet absurde traité européen qui met sous tutelle le budget de la nation, et qu’on était censé renégocier, on n’en serait pas là aujourd’hui. »

A droite, Eric Woerth comprend en revanche les critiques de Bruxelles : « On ne respecte pas nos engagements, ni en déficit structurel, ni au niveau des réformes », analyse l’ex-ministre du Budget.

Pour faire adopter et accepter ce budget, le gouvernement va devoir se battre sur tous les fronts.

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