Corse: le bâtonnier d’Ajaccio transféré au pôle antiterroriste, à Paris

Le bâtonnier du barreau d'Ajaccio, Dominique Ferrari, et quatre autres personnes, en garde à vue depuis lundi, ont été transférés, mercredi 8 octobre, au pôle antiterroriste de Paris. Ils sont interrogés dans le cadre d'une enquête sur des attentats à la roquette contre des gendarmeries d'Ajaccio et de Bastia, en décembre 2013. Les avocats corses ont entamé un mouvement de grève pour dénoncer les mesures de privation de liberté infligées au bâtonnier d'Ajaccio.

Cette énième « affaire Corse » débute par deux tirs de roquettes. Le 5 décembre 2013, un double attentat, non revendiqué, vise simultanément les deux plus grosses casernes de gendarmeries de Corse.

L'hypothèse retenue est alors celle d'une action de représailles après l'arrestation de militants nationalistes impliqués dans le plastiquage de maisons secondaires.

Quelques jours plus tard, fin 2013, un coup de filet permet la découverte d'un véritable arsenal à Ajaccio. Dans un box, les forces de l'ordre mettent la main sur 40 kilos d'explosifs, des armes, deux scooters ayant été repérés aux abords des casernes. Ils isolent aussi trois empreintes génétiques, celles d'individus proches de la mouvance nationaliste.

Quant au box, il a été loué au nom de la belle sœur de Dominique Ferrari, Dominique Ferrari, dit « Doumé Ferrari », le bâtonnier d'Ajaccio également ancien élu indépendantiste. Son cabinet a été perquisitionné, et un autre avocat insulaire Philippe Gatti a aussi été interrogé pendant deux jours avant d'être remis en liberté.

Le Conseil de l'ordre des avocats corses a immédiatement émis de vives protestations et entamé une grève des plaidoiries.

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