Ce pouvait être une visite à haut risque pour Bernard Cazeneuve. Son prédécesseur Manuel Valls avait relancé la guerre des services, en voulant fusionner la police judiciaire et la gendarmerie. Mais avant de venir sur l’île, Bernard Cazeneuve a enterré cette fusion. L’heure n’est plus qu’au renforcement de la coopération entre les deux forces.
Pour autant, ce ne sont pas des policiers totalement apaisés que le ministre va rencontrer. Au chapitre des revendications : l’éternel manque de moyens. Actuellement, dans la circonscription d’Ajaccio, ils doivent gérer plus de 2 000 procédures. S’attaquer à ces dossiers se fait au détriment d’autres tâches policières, regrette Nicolas Micouleau, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité police-Force ouvrière.
Une augmentation de 13% des délits constatés
« La prévention n'étant pas quantifiable, actuellement, nous ne sommes plus dans une logique comptable de résolution des affaires, explique-t-il. Donc, la priorité est de sortir les dossiers qui sont en cours, et forcément, en retirant des fonctionnaires de police du terrain, une visibilité policière qui disparaît entraîne forcément une petite délinquance qui se développe.».
Nicolas Micouleau affirme que certains soirs, seuls deux policiers sont disponibles pour patrouiller dans l'agglomération. Et pour appuyer ses revendications, il pourra compter sur les chiffres : sur les cinq premiers mois de l’année, les délits constatés ont augmenté de 13%.