François Hollande en Corse: Histoire, sécurité et décentralisation

La Corse fête le 70e anniversaire de sa libération. Le 4 octobre 1943, les derniers soldats allemands quittaient Bastia, faisant de l’île de Beauté le premier territoire métropolitain libéré. Le président français, en visite en Corse ce vendredi, veut faire en sorte de réparer cet oubli historique.

Avec notre envoyé spécial à Bastia, Pierre Firtion

Pendant longtemps, l’histoire officielle a fait de la Normandie la première région libérée du joug allemand. A tort. Or le premier territoire à recouvrer la liberté, c’est bien la Corse, huit mois avant le débarquement des Alliés sur les plages de Normandie.

Hommage aux goumiers

François Hollande va rappeler ce fait historique, ce vendredi 4 octobre, puis il rendra hommage aux soldats qui ont permis la libération de l’île. Le chef de l’Etat, qui va notamment saluer la mémoire des goumiers marocains, ces soldats de l’armée d’Afrique qui ont contribué, par exemple, à la libération de la ville de Bastia. Sept d’entre eux ont été conviés, et Kader Arif, ministre des anciens Combattants, est allé les chercher cette semaine à Rabat. Ils ont entre 89 et 104 ans et seront faits officiers ou chevaliers de la Légion d’honneur, ce vendredi, en présence de Moulay Rachid, le frère de Mohamed VI.

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Les élus corses veulent une réforme constitutionnelle

En marge de cette commémoration, la population et les élus locaux attendent pour leur part que François Hollande réponde à leurs interrogations, notamment sur l’épineuse question de la décentralisation. Les élus corses veulent que soit accordée une place spécifique à l’Île de Beauté dans la Constitution. En clair, ils réclament plus de décentralisation.Mais cela ne peut se faire que par une réforme constitutionnelle.

Ce vendredi matin, dans Corse-Matin, François Hollande s’engage à ce que les élus de Corse soient prochainement reçus par le gouvernement pour évoquer le sujet.

Dix-sept tués par balle en 2013

L’autre question sensible, c’est celle de la sécurité.  Dix-sept personnes ont été tuées par balle depuis le début de l’année 2013 en Corse. Sur ce sujet, également, le président sera certainement questionné par les élus locaux. Que faire pour stopper ces règlements de compte ?

Dans Corse-Matin, François Hollande rappelle ce qui a été déjà été entrepris, l’arrivée de renforts de policiers et de gendarmes, la coopération renforcée entre services. Des éléments qui ont déjà donné des résultats, à en croire le chef de l’Etat. « Les réseaux criminels sont en train d’être démantelés », affirme-t-il, et « les saisies d’avoirs criminels sont en passe d’être multipliées par trois en 2013 par rapport à l’année précédente ».

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