Nombreux sont les clients qui se pressent dans les agences de voyages qui ont pignon sur rue sur le boulevard Barbès. Quand on leur demande avec quelle compagnie ils souhaitent voyager, la réponse est claire : « Peu importe, sans grève, ceux qui vont décoller. En général, quand je retourne en Afrique, c’est avec Air France, mais bon, cette fois… Moi, la dernière fois que je suis allé aux Etats-Unis, c’était avec Air France, mais là, je pense que je vais changer », confie un jeune homme.
« Tout le temps, c’est en grève. Ça veut dire qu’on va acheter notre billet et qu’après ils vont nous appeler, ils vont dire qu’on ne pourra plus partir parce qu’ils sont en grève. Après nous, on va faire comment ? », s’énerve un autre client.
« Maintenant, quand ils viennent, les clients préfèrent American Airlines ou Air Caraïbes »
Georges Ezoumian fait le même constat. Il dirige l'agence Continental dans le 18e arrondissement parisien. Avec cette grève, les clients changent leurs habitudes sans aucune hésitation. « Les gens, les grèves, vraiment ils n’en veulent pas, ils préfèrent changer de compagnie. Quand même, quand on parle de grèves, c’est deux, trois jours, puis ça va. Le problème des grèves d’Air France… C’est clair qu’il y a des retombées ! Moi, en tant qu’agent de voyage, je le vois. Maintenant, quand ils viennent, les clients préfèrent American Airlines ou Air Caraïbes. Ils préfèrent ne pas prendre de billet d’Air France pour une raison simple, c’est qu’au moment de partir, ils vont se retrouver sur le carreau et ils vont perdre leurs vacances », explique Georges Ezoumian.
Aujourd’hui, cette clientèle voyage beaucoup à destination du continent africain. Elle fait jouer la concurrence. Et elle recherche avant tout des compagnies qui sont en mesure de leur proposer les tarifs les plus bas du marché.
Ce dimanche 28 septembre au matin, la ministre française de l'Ecologie et de l'Energie, a souhaité « que le travail reprenne » à Air France. Interrogée à l'occasion du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-I-télé, Mme Royal a affirmé que les tensions entre les différentes catégories de personnel « maintenant doivent s'effacer ». « Une décision importante a été prise déjà, a rappelé la ministre, à savoir l'abandon de la compagnie low cost européenne ».