Air France: le blocage persiste après 13 jours de grève

La situation est toujours bloquée à Air France pour le treizième jour de grève des pilotes. Les propositions de sortie de crise de la direction appuyée par le Premier ministre Manuel Valls sont repoussées par les syndicats de pilotes qui exigent, en vain, la nomination d'un médiateur.

L'appel du Premier ministre Manuel Valls à mettre un terme à une grève devenue « insupportable » n'a pas suffi aux pilotes de ligne en grève. Ils continuent de repousser le plan de sortie de crise présenté par la direction. Celle-ci, après avoir abandonné son projet de filiale à bas coût Transavia Europe tient bon sur l'exigence de deux contrats de travail distincts entre pilotes d'Air France et pilotes de Transavia, pour des raisons de rentabilité inhérentes au low cost.

Situation délicate

C'est ce à quoi s'opposent bec et ongles les pilotes, qui veulent les mêmes avantages pour tous en terme de couverture santé, de temps de récupération et de comité d'entreprise (CE). Leur demande de nomination d'un médiateur pour sortir de l'impasse a été refusée, tant par la direction que par le gouvernement. L’Etat détient 16% du capital d'Air France. Pendant ce temps, la compagnie perd de l'ordre de 20 millions d'euros par jour et la direction souligne que la situation de l'entreprise devient extrêmement délicate : une crainte partagée par les personnels non grévistes d'Air France et les professionnels du tourisme.

Dans ce dossier, le gouvernement a du mal à faire entendre sa voix il faut dire que sa marge de manœuvre est étroite. Difficile pour le gouvernement d’intervenir directement dans ce conflit, l’Etat ne détient que 16 % du capital de la compagnie. Si le gouvernement est resté silencieux lors des premiers jours de grève, son attitude évolue le 17 septembre dernier. Ce jour-là, le Premier ministre tape du poing sur la table : « Il faut arrêter la grève », clame-t-il.

Un contrat unique de pilote pour Air France et Transavia

Mais devant la dureté du conflit, la position du gouvernement va rapidement changer. Mercredi dernier, Manuel Valls se prononce pour l’abandon définitif du projet Transavia Europe, lâchant ainsi le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac. Problème : le conflit perdure malgré tout. Du coup, le Premier ministre hausse à nouveau le ton : « Cette grève doit s’arrêter », tonne-t-il. Elle est « insupportable pour les usagers et irresponsable pour Air France », ajoute le Premier ministre qui dénonce surtout l’attitude égoïste des pilotes.

Ces derniers demandent la création d’un contrat unique de pilote pour Air France et Transavia. Pas question répondent en chœur, la direction de la compagnie et le gouvernement, Matignon refusant également de nommer un médiateur comme le réclame le SNPL, le Syndicat national des pilotes de ligne. Mais ces prises de position du Premier ministre sont pour l’instant restées sans effets. Le préavis de grève a été prolongé jusqu’à mardi.

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