La droite crie au revers politique, le gouvernement n’a plus la majorité, dit-elle. Cette majorité est rétrécie, il est vrai, malgré les signaux lancés à la gauche hier, mardi, dans son discours. « Je ne fais pas d'austérité », a répété une dizaine de fois Manuel Valls.
Mais le Premier ministre va désormais devoir négocier chaque texte sensible, c’est sûr. En ligne de mire, le budget 2015, sans aucun doute le plus délicat du quinquennat. Pour le faire passer, le chef du gouvernement pourrait avoir à forcer la main de ses députés : avoir recours au vote bloqué.
Manuel Valls compte d’abord et surtout sur le retour annoncé de Nicolas Sarkozy. Un moyen pour lui de sortir du débat gauche contre gauche et de rassembler son camp. Le Premier ministre a commencé hier dans son discours à organiser la confrontation, une manière d’en prendre la tête et de s’installer dans le rôle de l’opposant numéro un au champion de la droite pour les prochains mois et peut-être pour 2017.
■ Une confiance relative
269 voix pour, 244 contre. Sans surprise, une majorité de députés ont accordé leur confiance à Manuel Valls. Mais le Premier ministre n’a obtenu qu’une majorité relative. Un signal d’alerte pour le gouvernement.
Barbara Pompili, la co-présidente du groupe écologiste, s’est abstenue, tout comme les 17 autres députés de son groupe. La députée n’a pas été convaincue par le discours du Premier ministre.
Sans surprise, l’UMP a voté contre la confiance au gouvernement. L’ancienne ministre UMP Nicole Ameline dénonce notamment le flou de la politique défendue par Manuel Valls.
Pas convaincu non plus par le discours de Manuel Valls, le frondeur Christian Paul est un des 32 députés socialistes à s’être abstenu. À sa sortie de l’hémicycle, ce proche de Martine Aubry a appelé à un plan d’urgence contre la récession.
Claude Bartolone, le président socialiste de l’Assemblée nationale, a lui mis en garde les députés frondeurs pour les votes à venir.
Manuel Valls n’a obtenu qu’une majorité relative certes, mais pas de quoi inquiéter Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’État des relations avec le Parlement.