Si Manuel Valls ne s'est pas encore exprimé directement, son entourage immédiat à Matignon a évoqué dimanche une « ligne jaune » franchie par le ministre de l'Economie qui a appelé à une inflexion de la politique économique du gouvernement.
« Un ministre de l'Economie ne peut pas s'exprimé dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne. » Les propos, one ne peut plus clair, émanent de Matignon. « Arnaud Montebourg a dépassé les bornes en faisant des déclarations insensées », a estimé de son côté Carlos Da Silva, un autre proche de Manuel Valls. Il faut dire que le locataire de Bercy n'a pas ménagé ses critiques envers l'exécutif, réclamant une inflexion majeure de la politique économique et dressant un constat accablant : « la promesse de remettre en marche l'économie n'a pas fonctionné », a-t-il notamment déclaré.
La cause de ses mauvais résultats, selon Montebourg ? Les politiques de rigueur, défendues par l'Allemagne. Angela Merkel aura d'ailleurs été très critiquée hier après-midi, à la fois par Arnaud Montebourg et par Benoît Hamon. Les deux ministres prônent une relance de la demande et une baisse d'impôts supplémentaires pour les ménages. Peu de chances au final qu'ils soient entendus. S'ils n'ont pas l'intention de démissionner, peuvent-ils tout de même conserver leur place au gouvernement ? La condition se pose. En 1983, Jean-Pierre Chevènement avait lancé cette pharse restée célèbre : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. »