Il y a tout d'abord l'accès à la salle où sont conservés les scellés, comme ces 52 kilos de cocaïne, les restrictions en vigueur actuellement n'ayant pas empêché ce vol inédit par son ampleur.
Il y a également la question de la durée de conservation de ces scellés, éléments indispensables au travail de la justice. Mais Bernard Cazeneuve estime que dans certains cas seuls des échantillons pourraient être conservés. Dans le cas présent, quelques grammes de ces 52 kilos de cocaïne saisis auraient pu être conservés, évitant tout risque de vol.
Et puis, il y a les éternelles interrogations autour des pratiques de la brigade des stupéfiants, souvent soupçonnée de fournir de la drogue à ses indicateurs en échange d'informations.
La police des polices les « passera au crible », dit le ministre tout en soulignant le sérieux et le dévouement des forces de l'ordre. Car pour Bernard Cazeneuve, pas question de jeter le doute sur l'institution policière. Cet audit est « une démarche protectrice des policiers, assure-t-il, une démarche de progrès collectif » également. Des mots qui résonnent singulièrement dans une institution secouée par un deuxième scandale en trois mois. Ce sont deux policiers du « 36 » qui ont aussi été mis en examen en avril pour le viol d'une touriste canadienne.
Le policier soupçonné continue de nier
Le policier des stupéfiants soupçonné d'avoir volé les 52 kilos de cocaïne continue de nier en garde à vue. Près de 20 000 euros en liquide, ainsi que de nombreux téléphones et ordinateurs, ont été saisis par les enquêteurs de la « police des polices ». La garde à vue du brigadier de 34 ans a été prolongée au-delà de 48 heures. Il avait été interpellé samedi sur son lieu de vacances vers Perpignan dans le sud-ouest de la France. Ce lundi soir, un deuxième policier de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne a été placé en garde à vue. L'homme apparaît sur les relevés bancaires du brigadier interpellé samedi
■ Analyse
Céline Berthon, secrétaire générale adjointe du Syndicat des commissaires de la police nationale, revient sur cet audit.