« Si la France était une entreprise […] elle serait proche de la mise en liquidation », donne comme métaphore Pierre Gattaz pour décrire la situation de l'économie française, dans une interview qu'il a donné au Figaro. Contrairement à François Hollande, le patron du Medef ne voit pas les premiers signes d'une reprise en France. Selon lui, la situation est « catastrophique », il n'y a plus d'investissements, plus d'embauche mais des chefs d'entreprises attentistes et méfiants. L'environnement n'est toujours pas propice aux affaires.
Il faudrait redonner confiance, c'est primordial, explique Pierre Gattaz, et pour cela il faut des décisions cohérentes, pas des projets de loi d'un jour qui sont retoqués le lendemain. Et de donner l’exemple de la hausse de la taxe de séjour.
Le Medef soutient le pacte de responsabilité, mais estime que le pacte seul ne permettra pas une reprise en France. D'où les mesures que l'organisation patronale proposera lors de son Université d'été, au mois d'août. Une douzaine de mesures qui permettraient, selon Pierre Gattaz, d'engendrer tout de suite de la croissance et de l'emploi. Il s’agirait de revoir le niveau du salaire minimum, par exemple, de parler de l'interdiction du travail le dimanche ou le soir après 21 heures, de supprimer les mesures sociales qui freinent l'embauche ou encore miser sur l'apprentissage.
Dans cette interview, Pierre Gattaz prend à partie les syndicats : « Voulez-vous créer de l’emploi ? Pour cela, il faut sortir des postures d’un autre âge et accepter d’échanger, de confronter les propositions de solutions. » C’est pourquoi, « il faut réinventer un nouveau dialogue social, et […] économique. »