France: désormais, Manuel Valls devra gérer sa gauche

Une trentaine de députés socialistes se sont abstenus sur le vote du budget rectificatif de la sécurité sociale, ce mardi 8 juillet, au moment même où les syndicats ont claqué la porte de la conférence sociale. Deux avertissements pour le Premier ministre, qui va devoir, à présent, gérer une gauche divisée.

A entendre les frondeurs, ils ont marqué des points. Et pour Laurent Baumel, ce n'est qu'un début. « Nous, affirme-t-il, on a interpellé, on a montré au pays qu’au sein même de la majorité socialiste, il y avait des doutes sérieux. Je pense qu’on a pris date pour la suite. »

Au contraire, le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux, voit dans le résultat du vote sur le budget rectificatif de la sécurité sociale la preuve que les choses sont en train de rentrer dans l'ordre. « Manuel Valls, dit-il, dispose d’une majorité confortable pour mener sa politique. Elle n’a jamais manqué à Jean-Marc Ayrault, elle ne manquera pas plus au Premier ministre Manuel Valls demain. »

Manuel Valls peut compter sur sa majorité et le dialogue social n'est pas rompu malgré le boycott de quatre syndicats à la conférence sociale. En tout cas, c'est ce que veut croire le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. « Je constate que sur la conférence sociale, il y a, de programmé à la rentrée, un certain nombre de grands rendez-vous sur l’apprentissage, sur le chômage de longue durée, et je n’ai entendu personne aujourd’hui jouer la politique de la chaise vide », a-t-il déclaré.

Cet optimisme affiché n'est pas partagé par le député Pouria Amirshahi : « Il faut que Manuel Valls fasse attention à ne pas rester simplement dans ses certitudes. On n’a jamais raison tout seul. » Un avertissement que Manuel Valls ne semble pas disposé à prendre en compte.

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