La conférence sociale doit fixer une feuille de route, un calendrier social pour l'année à venir. Cette première journée sera marquée par le discours d'ouverture de François Hollande. Auparavant, le président français aura entendu les partenaires sociaux dans un débat centré sur le pacte de responsabilité.
Le programme sera surtout chargé mardi. Les partenaires sociaux seront réunis autour de sept tables rondes, présidées par neuf membres du gouvernement. Avec notamment au menu : le retour de la croissance par l'investissement, le pouvoir d'achat et l'emploi. Dans ce dossier, la situation des seniors et des jeunes sera au centre de l'attention.
L'enjeu pour le gouvernement, c'est aussi le bon déroulement de la conférence. Plusieurs participants ont menacé de la boycotter, à commencer par les organisations patronales. L'UPA, la CGPME et le Medef ont finalement décidé de répondre présents après les concessions de Manuel Valls. Le Premier ministre a notamment annoncé un report partiel à 2016 du compte pénibilité.
Ces concessions ont au contraire attisé la colère des syndicats : Solidaires a annoncé son absence dès jeudi dernier. La CGT et FO participeront à la réunion avec François Hollande. Pour le reste, ils se prononceront ce lundi.
■ DÉCLARATIONS
Michel Sapin : « La France est pour l'entreprise »
A la veille de la conférence sociale, le gouvernement tente de resserrer les rangs à gauche. Le ministre des Finances Michel Sapin a pris la parole, en marge des rencontres économiques d'Aix en Provence. Michel Sapin appelle tous les acteurs du rendez-vous de demain à rétablir enfin le dialogue social. Et pour ce faire, il met en avant un nouvel allié jadis montré du doigt par le candidat François Hollande.
« Les patrons doivent jouer le jeu. C'est ce que la France demande, ce n'est pas le gouvernement, la France demande ça. La France et les Français croient dans l'entreprise. Le salarié d'une entreprise, il défend son entreprise. Le syndicaliste dans l'entreprise, il défend son entreprise, il a envie qu'elle investisse, qu'elle embauche. Donc ce n'est pas une question de pro ou de pas pro-entreprise, non ! La France est pour l'entreprise. Elle a envie que ça réussisse, elle a envie que ça marche. Elle a envie qu'aujourd'hui, on passe à l'action. »
« Je dis parfois que les grincheux ou les râleurs se nourrissent des frondeurs et les frondeurs des râleurs. A un moment donné, il faut sortir de cela. Le débat, la revendication, c'est normal, je le répète, y compris le débat politique, y compris dans une majorité. Mais la réalité, c'est qu'il y a une majorité qui soutient le gouvernement, qui adopte les mesures, et donc chacun doit aujourd'hui être rassuré. Chacun doit se tourner vers l'avenir. Ce que nous décidons, nous le mettons en œuvre. Non pas pour un mois ou un an, mais sur trois ans, l'horizon qu'il faut pour que les entreprises françaises investissent et embauchent. »
Manuel Valls défend le compte pénibilité
Manuel Valls, de son côté, a plaidé pour la réforme et le mouvement lors d'un déplacement dans le Gard dans le cadre de ses voyages de terrain. Devant la foule de badauds et de militants, il a défendu la gauche qui marche et a joué l’apaisement. Il s’est voulu rassurant notamment au sujet de l’entrée en vigueur du compte pénibilité que le gouvernement a reporté partiellement :
« Le compte pénibilité est une grande avancée. Une loi a été votée et elle doit s’appliquer au 1er janvier 2015. Mais cette application, elle doit être progressive et intelligente. Beaucoup de chefs d’entreprise, de PME et de PMI nous ont dit que cela était impossible à mettre en œuvre, en tout cas pour un certain nombre de ses critères. Quatre de ses critères - je pense aux trois-huit, au travail de nuit - vont rentrer en vigueur dès 2015. Donc on ne peut pas parler de report. D’autres rentreront en vigueur en 2016. »
« Moi j’agis de manière très pragmatique, sans idéologie, je suis pour l’efficacité, pour ce qui marche, et ce qui m’intéresse c’est que les entreprises aient confiance, qu’elles aient de la lisibilité sur la baisse du coût du travail et de la fiscalité. Et ce gouvernement est à l’écoute de tous. Mais nous sommes aussi à l’écoute des salariés, c’est pour cela que je demande au patronat de s’engager pleinement. Il faut sortir des postures, des menaces de boycott. Il faut maintenant s’engager résolument pour l’emploi et je ne doute pas que tout le monde sera autour de la table pour l’emploi, pour la formation des jeunes, pour l’apprentissage et évidemment pour la croissance. »
→ A (RE)LIRE : Valls affirme son soutien à Hollande, tout en fustigeant Sarkozy