Le gouvernement voulait aller vite sur la réforme territoriale. Peut-être un peu trop vite. Il s'est heurté à une coalition de sénateurs UMP, radicaux et Front de gauche qui ont utilisé une procédure inédite pour retirer le texte de l'agenda de la Haute assemblée, qui devait l'examiner dès la semaine prochaine. Ils ont demandé la saisine du Conseil constitutionnel qui a une semaine pour se prononcer. Raison invoquée : l'étude d'impact qui accompagnait le projet de loi est, selon eux, insuffisante et non chiffrée.
L'objectif est clair : mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. Manuel Valls ne s'y est d'ailleurs pas trompé et a réagi en appelant les parlementaires à « jouer le jeu ». Le Premier ministre a aussi affirmé que le gouvernement prendrait toutes les dispositions nécessaires pour que le texte soit examiné cet été. Si ce n'était pas le cas, la réforme ne pourrait pas être adoptée avant la fin de l'année 2014, ce qui empêcherait du coup le report des élections régionales à décembre 2015.
La bataille parlementaire est donc bel et bien engagée avec, en toile de fond, les élections sénatoriales qui doivent avoir lieu au mois de septembre prochain.