France: François Hollande propose de réduire les régions de 22 à 14

Dans une tribune de moins de 3 pages à paraître ce mardi dans la presse quotidienne régionale, François Hollande propose de ramener de 22 à 14 le nombre des régions métropolitaines en France pour «les renforcer». Il est prévu de leur accorder pouvoirs et moyens accrus. Le chef de l'Etat annonce également le report des élections pour ces futures grandes régions et pour les conseils départementaux de mars «à l'automne 2015».

Jusqu'au bout, l'Elysée aura raturé, corrigé, affiné. Plusieurs réunions se sont tenues ce weekend et encore ce lundi soir, le président de la République recevait à l'Elysée Manuel Valls et trois autres ministres pour finaliser la réforme. Un rendez-vous de dernière minute qui illustre les intenses pressions autour de ce texte.

Au même moment, des élus locaux sortaient du bois publiquement, dont Jean-Marc Ayrault sur Twitter. L'ancien Premier ministre et ex-maire de Nantes (Loire-Atlantique) se prononçait pour la fusion Pays de la Loire et Bretagne, quand Ségolène Royal, elle, avait donné sa préférence pour un rapprochement Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes.

Au final, synthèse toute hollandaise, aucune de ces deux solutions n'a été retenue. Les régions Bretagne et Pays de la Loire feront cavalier seul, quand le Poitou-Charentes devrait fusionner avec les régions Centre et Limousin.

Sujet potentiellement plus explosif, l'avenir des départements : François Hollande propose leur disparition à l'horizon 2020 mais promis, écrit le président, ce sera progressif. L'opération s'annonce de toute façon très incertaine. Pour ce pan de la réforme, François Hollande veut   et c'est ce que les juristes avaient recommandé   une réforme constitutionnelle. Pour ça, il lui faut une majorité des 3/5e au Parlement, et cette large majorité, aujourd'hui la gauche ne l'a pas.

Le nouveau découpage territorial sera soumis au Parlement très rapidement car le président l'écrit dans son texte, « il faut aller vite, tant le sujet est important pour l'avenir du pays ».

Le poids de l'impopularité présidentielle

Il y a chez François Hollande la volonté de se placer dans les pas de François Mitterrand et de la décentralisation de 1982, et, donc, de s’inscrire dans l’Histoire. Laisser sa trace, c’est le rêve de tous les présidents. François Hollande dessine donc la nouvelle carte de France, mais ce n'est pas le big-bang censé ne faire qu'une bouchée du millefeuille territorial. Et le contenu de la tribune publiée ce mardi matin par François Hollande suscite déjà des oppositions.

Faute de majorité suffisante pour réformer la Constitution, François Hollande ne touche qu'au nombre de régions, qu’il veut faire passer de 22 à 14, et il n'a pas osé trancher les cas les plus délicats, comme la Bretagne. En tout, sept régions restent inchangées. Cette réforme très mesurée ne permettra pas de faire autant d'économies que prévu. Elle est le résultat d'un rapport de force politique nettement défavorable à François Hollande. Difficile de réformer lorsque l’on est aussi impopulaire. Le président suscite le rejet chez les Français, et le rejet au Parlement. Manuel Valls, ce mardi matin, ne ferme pas la porte à des « évolutions » au projet initial. Mais pour François Hollande, le risque est de rester inaudible, quoi qu'il dise, ou quoiqu’il fasse.


■ L'INSEE pointe les disparités entre régions françaises après la crise

L’INSEE publie un état des lieux des disparités qui existent entre les différentes régions du pays, depuis la crise économique de 2008. Et c'est la Corse qui arrive en tête, avec la croissance la plus forte de ces 20 dernières années : environ 2,6 % par an entre 1993 et 2011.

Les régions ne se sont pas remises de la crise de 2008-2011 de la même façon. Et l’INSEE note des disparités de croissance « très fortes ». La Bourgogne et le Limousin « s'en sortent le moins bien », avec une baisse d’environ 1 % du PIB annuel en moyenne, entre 2008 et 2011.

Le quart nord-est (Alsace, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine, Picardie), ainsi que le Languedoc-Roussillon et la Bretagne n'ont pas retrouvé en 2011 le niveau de PIB qui était le leur avant la récessionde 2008. Les faibles performances économiques de ces régions ne sont pas dues à leur profil d’activité, mais à une moindre croissance démographique, dans la mesure où l’activité se développe en fonction des besoins d’une population plus importante.

Les bons élèves de la France sont la côte Atlantique, et l’Ile-de-France avec une croissance annuelle de 0,5% et 1,9% en moyenne. Mais c'est la Corse qui arrive en tête, avec la croissance la plus forte de ces 20 dernières années : environ 2,6% par an entre 1993 et 2011.

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