Pacte de responsabilité: un second vote de confiance à l’Assemblée

Vote à haut risque pour le gouvernement, ce mardi après-midi à l’Assemblée nationale, alors que le Pacte de responsabilité et ses 50 milliards d’euros d’économies est toujours rejeté par une partie de la majorité. Le Premier ministre Manuel Valls a tenté hier de déminer le terrain en faisant de nouvelles concessions, mais l’issue du vote reste toujours incertaine.

Même s’il ne s’agit que d’un vote « consultatif », c’est un vote « politiquement périlleux » pour Manuel Valls face à la fronde d’une partie de la majorité socialiste qui dénonce ce programme de stabilité du gouvernement, invoquant une cure de rigueur trop importante pour les Français avec ces 50 milliards d’euros d’économies à réaliser.

Voilà pourquoi le Premier ministre a dû lâcher du lest hier avec un geste sur les petites retraites, envers les fonctionnaires également. Des concessions qui semblent avoir payé puisque le bureau national du PS a donné hier soir son soutien au plan du gouvernement. Première manche gagnée pour Manuel Valls, mais cela sera-t-il pour autant suffisant à désamorcer la grogne à l’Assemblée ?

Nul ne sait. Plusieurs dizaines de députés socialistes pourraient s’abstenir, à l’instar du député socialiste Pouria Amirshahi qui s'est confié au micro de RFI :

«  Moi je ne voterai pas parce que même si c’est par notre mobilisation qu’on a empêché que les plus fragiles soient ponctionnés, une fois de plus pour payer une crise dont ils sont déjà largement victimes, l’essentiel c’est de maintenir des économies qui à mon avis sont trop lourdes, trop brutales, trop rapides et ne permettent pas à l’économie française de redémarrer. »

Certains même pourraient voter contre cet après-midi, même si le risque d'un vote négatif semble désormais peu probable.

Comptes d'apothicaire

Au PS, en tout cas, on a fait les comptes et calculé qu’à partir de 40 abstentions socialistes, un vote positif ne dépendrait plus que de l’abstention envisagée par quelques députés de l’opposition, notamment des députés centristes. Voilà un scénario qui constituerait bien sûr un véritable camouflet pour l’exécutif et fragiliserait le Premier ministre dans la mise en œuvre de Pacte de responsabilité qui est aujourd’hui la pierre angulaire de la politique du gouvernement.

Manuel Valls va donc à nouveau, ce mardi en fin de matinée, prendre son bâton de pèlerin pour aller défendre lui-même son programme de stabilité devant le groupe socialiste à l’Assemblée nationale et tenter de convaincre les plus réticents.

Dans l’entourage du Premier ministre, on se veut confiant, on évoque « l’esprit de responsabilité » des députés socialistes, et on compte surtout sur le fait que « personne n’a véritablement intérêt à scier la branche sur laquelle il est assis ».

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