François Hollande monte à nouveau en première ligne aux côtés du Premier ministre Manuel Valls pour défendre le pacte de responsabilité et son plan d’économie de 50 milliards d’euros, qui ont déclenché une fronde sans précédent dans les rangs socialistes. Voilà pourquoi l’exécutif sonne l’heure de la mobilisation et du rassemblement. Pendant trois heures cet après-midi, préfets et directeurs d’administration ont été convoqués à la Maison de la Chimie, à Paris, pour une grand-messe visant à les mobiliser sur l’emploi et la compétitivité.
Concessions aux socialistes
Le Premier ministre a fait des concessions. Elles ont été annoncées à la mi-journée, après la rencontre organisée ce matin à Matignon avec une délégation de députés socialistes. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, s'était montré rassurant en sortant de Matignon, et a déclaré que le Premier ministre allait faire une succession d'annonces fortes notamment sur les retraites et qu'elles concerneraient 6 millions et demi de personnes.
C'est désormais chose faite. Manuel Valls a envoyé une lettre aux députés pour annoncer des mesures concernant les retraites les plus modestes, inférieures à 1 200 euros mensuels : elles ne seront pas gelées. Manuel Valls a aussi fait des concessions concernant les salaires de fonctionnaires. Les salaires les plus modestes échapperont eux aussi au gel du point d'indice annoncé et seront revalorisés de 440 euros par an. Une réponse est encore apportée à la revendication concernant l'application du plan pauvreté. Elle ne sera pas reportée.
Ces annonces de Manuel Valls sont de nature à calmer la grogne, pour ne pas dire la fronde, d'une partie des députés socialistes, qui avaient critiqué le plan de 50 milliards d'économies présenté par le Premier ministre. Manuel Valls a donc cherché le compromis. Signe en tout cas, de l’importance de l’enjeu, un Bureau national extraordinaire du PS s'est réuni ce lundi sur la question, avec à la clé un vote pour entériner la position solennelle du parti sur le pacte de responsabilité et son train d’économie. Le bureau national du PS a adopté à 31 voix pour, 15 contre et une abstention, une résolution de soutien au «programme de stabilité», a annoncé le porte-parole du parti, Olivier Faure.
→ A (RE)LIRE : Derrière la fronde des députés socialistes, l'ombre de Martine Aubry