Manuel Valls avait bien obtenu la confiance du Parlement, mais c'était avant qu'il annonce les mauvaises nouvelles. Et voilà la défiance qui menace désormais le Premier ministre, et, derrière lui, le président.
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Fini le temps des godillots. Les députés socialistes refusent, en nombre désormais, d'endosser le rôle de simple « notaire ». La contestation va désormais bien au-delà de l'aile gauche du Parti socialiste. Et même la menace d'une dissolution de l'Assemblée ne parait pas effrayer les récalcitrants : « On s'en fout, disent-ils, on préfère perdre avec honneur. » Un sentiment qui en dit long sur le malaise qui s'est installé entre une majorité en miettes depuis les municipales, et un exécutif qui joue son va-tout.
François Hollande n'est pas épargné par la fronde, bien au contraire. « Le président est marabouté par quelques conseillers », voilà ce qu'on entend, « pourquoi les idées minoritaires chez nous sont-elle au pouvoir ? »
Le vote du 30 avril s'annonce donc tendu, et même s'il ne sera que consultatif (le gouvernement n'engagera pas sa responsabilité), un ancien ministre, particulièrement déprimé, l'assure : « Si le plan n'est pas voté, c'est le gouvernement qui saute. »