Convoqué par Harlem Désir après la débâcle des socialistes aux municipales, ce conseil national aura pour ordre du jour principal, l'élection du nouveau Premier secrétaire, après la promotion-sanction du patron du PS au gouvernement comme secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Régler les affaires du parti, c'est la dernière étape du chamboule-tout post-municipales avec un mot d'ordre : tout faire pour éviter le grand déballage. Au Parti socialiste, parti d'élus, ça tangue fort. Les municipales, « ça a été pour nous, un plan social », dit un élu. Et ils sont nombreux aujourd'hui ceux qui craignent d'autres claques électorales, et d'autres élus et collaborateurs congédiés.
François Hollande à la manoeuvre
Européennes dans un mois, sénatoriales à la rentrée, régionales en 2015, « on a un an pour avoir des gueules cassées » dit un sénateur PS. Pour autant, pas question de laver le linge sale socialiste dans un congrès qui pourrait être « meurtrier », explique un cadre du parti. « Les Français préoccupés par la crise ne comprendraient pas ». Un message à l'aile gauche du PS en colère contre ce qu'ils jugent être de l'autoritarisme. Marie-Noëlle Lienemann, l'une de ses chefs de file a dénoncé un « coup d'Etat permanent », coup de griffe à l'exécutif qui choisit un nouveau patron au parti sans consulter la base, même si officiellement ce n'est pas lui qui est à la manoeuvre. François Hollande n'avait-il pas assuré, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, «moi président je ne m'occuperai pas de tout, je ne serai pas le chef de la majorité ».
Le retour de « Camba »
A l’Elysée on tente de déminer l’opération d’exfiltration de Harlem Désir. « Il a connu une période difficile au PS et aspirait à être utile d une autre façon »n explique-ton. Un peu de calinothérapie après les mots très durs de la semaine dernière contre l’ex-Premier secrétaire du PS, un véritable désir « bashing » selon la formule d’une cadre de la rue de Solférino.
Un premier secrétaire, Harlem Désir, promu-sanctionné au gouvernement et un nouveau imposé par le haut : Jean-Christophe Cambadélis, strauss-kahnien rompu aux manœuvres d'appareil, qui a déjà lancé l'opération apaisement. Le très probable prochain patron du PS promet de consulter bientôt les militants, mais surtout dans l'immédiat de réveiller la rue de Solférino, un cadre de la majorité se veut optimiste « le signal qu'on va donner c'est 'on est désormais en état de marche'».