L'appel au rassemblement de Manuel Valls

306 voix pour, 239 contre : Manuel Valls a obtenu la confiance des députés hier après son discours de politique générale dans lequel il a annoncé, ou plutôt confirmé, 50 milliards d'euros d'économies publiques de 2015 à 2017. Mais au-delà des annonces économiques le nouveau Premier ministre a appelé au dialogue.

C'était presque un discours de la méthode que Manuel Valls a prononcé hier, mardi 8 avril, devant les députés. Le coeur de sa déclaration de politique générale a été constitué par les annonces économiques tant attendues sur le coût du travail, la fiscalité ou la réduction des dépenses. Mais Manuel Valls a aussi tenté d'adopter une nouvelle posture politique rassurante en vantant les mérites du dialogue, gage de sa volonté de travailler en concertation avec sa majorité.

« Je connais les attentes de la majorité parlementaire. Je les partage et je veux travailler avec elle, sur la base d’un contrat équilibré qui nous engage mutuellement » a rassuré Manuel Valls qui a pris soin d'envoyer des signaux à l'aile gauche du PS, aux écologistes, et même aux communistes. Signaux encore insuffisants pour certains puisqu'une dizaine de socialistes se sont abstenus de voter la confiance.

Mais Manuel a aussi, à plusieurs reprises, appelé l'opposition à participer de manière constructive au débat et accepter le consensus sur des sujets qui dépassent les clivages politiques comme la famille ou la fin de vie. « Et si on travaillait autrement ? Et si on était capable de sortir de nos ornières et de nos caricatures ? » a lancé le Premier ministre.

Sortir des caricatures, travailler ensemble, un voeu pieu que Manuel Valls a tenté de rendre crédible en invitant les responsables de l'opposition à venir le rencontrer à Matignon. Il ne s’est pas laissé déstabiliser par les députés de l’opposition qui l’ont malmené tout au long de son discours. Il a tenu le choc, sans ciller sous les huées.

Hier, le Premier ministre a fait en sorte d'apparaître concentré et grave. Il a essayé de sortir de ses habits de ministre de l'Intérieur souvent vindicatifs pour adopter une attitude plus adaptée à sa nouvelle fonction et à une situation politique difficile marquée par la défiance des Français, une manière de montrer le changement au moins dans la forme.

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