En 1985, Maurice Agnelet a bénéficié d'un non-lieu. Puis il a été acquitté en 2006, puis condamné à de la prison ferme en 2007, avant que la Cour européenne des droits de l'homme n'estime l'an dernier que ce procès n'était pas équitable. Un nouveau procès s’est alors tenu à Rennes, dans le nord-ouest de la France, où il vient d'être condamné à vingt ans de réclusion criminelle.
Vingt ans de réclusion, c'est un verdict conforme aux réquisitions de l'avocat général. C'est surtout la même peine que celle déjà infligée en appel à Maurice Agnelet en 2007. A l'époque, les jurés n'avaient délibéré que pendant deux heures. Cette fois-ci, au terme d'un procès qui a tenu la cour en haleine pendant quatre semaines, il a fallu plus de sept heures pour que les jurés tranchent entre deux positions diamètralement opposées. Il y avait d'un côté une accusation totalement convaincue de la culpabilité de Maurice Agnelet, de l'autre une défense réclamant son acquittement pur et simple pour manque de preuves.
Guillaume révèle des « aveux » de son père
Le tournant du procès a probablement eu lieu presque à la dernière minute, quand Guillaume, le fils de l'accusé, a fait des révélations aussi déchirantes que circonstanciées sur l'assassinat d'Agnès Le Roux. Des propos qu'il a maintenus en dépit des dénégations de tous les autres membres de sa famille.
En accusant son père, Guillaume a fait voler en éclat le système de défense utilisé par ce dernier depuis plus de trente ans, à savoir : quand il n'y a pas de corps, il n'y a pas de crime. A l'heure du verdict, tandis que la famille d'Agnès Le Roux fondait en larmes, Maurice Agnelet est resté stoïque. Il peut encore se pourvoir en cassation.