Avec notre envoyé spécial à Metz, Guilhem Delteil
La décision était pressentie depuis l’ouverture du procès, lundi matin. Car deux jours plus tôt, un nouveau témoin était apparu. Et son récit a forcé à reconsidérer le rôle d’Henri Leclaire. Appelée à témoigner dès le second jour de ce procès, cette femme a raconté comment Henri Leclaire lui a confié, il y a plus d’un an, qu’il avait frappé ces enfants qui venaient fouiller dans les bennes de l’imprimerie pour laquelle il travaillait.
Henri Leclaire lui livrait simplement des courses, mais s’est ouvert pendant une heure et demie, deux heures, lui a mimé toute la scène, entrant dans une colère noire, mais lui a précisé également qu’il ne les avait pas tués. Dans un premier temps, Henri Leclaire dit ne pas se souvenir de la teneur de cette conversation, puis admet, mais ajoute immédiatement : « Je lui ai dit n’importe quoi ».
Mais en milieu d’après-midi, l’avocat général demande une suspension d’audience, consulte alors les parties et requiert ensuite un renvoi du procès. « Ce sont des réquisitions difficiles à prendre », admet-il. Mais il juge que ce témoignage contient des éléments importants, des éléments graves et troublants.
La démarche est soutenue par l’ensemble des parties, familles des victimes comme défense. La cour se retire, délibère rapidement et renvoie finalement le procès. « La vérité est à ce prix-là », estime le président.