C'est Anne Hidalgo qui a été la plus rapide. La candidate socialiste a engagé des discussions avec les écologistes dès dimanche soir et un accord a été trouvé lundi pour fusionner les listes. Un accord généreux pour les Verts qui ont profité de l'avantage procuré par leur bon score du premier tour.
Chez son adversaire UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, on a tout de suite dénoncé des « combines politiciennes ». Une critique qui est revenue comme un boomerang quand a été annoncé l'accord de la candidate UMP avec la liste dissidente de Dominique Tibéri dans le Ve arrondissement. Un arrondissement-clé où l'union à droite était la seule solution pour ne perdre pas face à la candidate PS arrivée en tête au premier tour. Anne Hidalgo a alors ironisé à sont tour en déclarant que son adversaire, « en difficulté » se soumettait « au système Tibéri, toute honte bue ».
Dans le vif du sujet
A l'issue du premier tour, l'arithmétique semble jouer en faveur d'Anne Hidalgo qui est en tête dans la majorité des arrondissements et affirme que la dynamique est dans son camp même si ses listes ont totalisé moins de voix que celles de son adversaire au premier tour. Mais Nathalie Kosciusko-Morizet veut croire qu'une élection ce n'est pas de l'arithmétique. La campagne pour le second tour est entrée dans le vif du sujet.
■ ZOOM : A Marseille, liaisons dangereuses dans le 2ème secteur
Comme à Paris, les candidats aux élections municipales marseillaises avaient jusqu’à mardi soir pour opérer des fusions de listes en vue du second tour. Et l’une d’entre elles provoque des remous, celle entre l’UMP et une ex-socialiste Lisette Narducci, soutenue par Jean-Noël Guérini, dans le 2ème secteur de la ville. Guérini, ancien homme fort du PS local, aujourd’hui mis en examen dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux.
Sur le papier cette union fait les affaires de Jean-Claude Gaudin mais le candidat UMP prend là un risque politique puisque politiquement cette union est improbable. Gaudin et Guérini s’affrontaient directement lors du dernier scrutin municipal. Mais depuis, Guérini a été lâché par ses amis socialistes. Et c’est l’heure de la revanche.
Pour Jean-Claude Gaudin, la fin justifie les moyens : « J’ai toujours dit qu’il fallait que ce soit un camp qui ait la majorité absolue. Si vous n’avez pas de majorité absolue, vous pouvez être maire, mais pour gouverner, c’est trop difficile. »
« Dépasser le clivage »
Lisette Narduccila, la maire sortante du 2ème secteur, celle que Jean-Noël Guérini appelle « sa candidate de cœur » trouve elle aussi son intérêt dans cette alliance et elle ne s’en cache pas : « Je crois que les gens en ont assez qu’on leur parle de la droite, de la gauche. Et moi j’ai dépassé ce clivage depuis longtemps. Aujourd’hui, ce qui m’intéresse, ce n’est pas la droite, mais le pouvoir qui va me permettre de continuer à travailler sur mon secteur. »
Aubaine politique
Pour les socialistes, c’est un coup de poignard, et certainement un coup fatal. Mais à entendre Patrick Mennucci, c’est peut-être une aubaine politique : « Monsieur Guérini, la morale, ce n’est pas son problème. Mais Monsieur Gaudin qui nous expliquait tout un tas de choses sur le comportement que l’on doit avoir, a fait une faute morale, en même temps qu’une faute politique. Beaucoup d’électeurs, y compris des électeurs de droite, qui ne veulent pas de ce type d’accord, vont voter pour nous. »
Dénoncer une erreur politique de Jean-Claude Gaudin pour en tirer profit, c’est peut-être une des dernières cartouches des socialistes marseillais dans cette élection…