Pour parvenir à un terrain d'entente, le patronat (Medef) a dû revoir à la baisse ses ambitions en matière d'économies, qui au début des négociations étaient d'un milliard d'euros. Finalement elles devraient être de 400 millions d'euros nets. Une somme de 400 millions que le patronat a décider de prélever dans la poche des allocataires. Alors, qu'est-ce qui va changer pour les demandeurs d'emploi dès la fin du printemps 2014 ?
« Droits rechargeables »
La mesure qui a fait consensus est l'instauration des « droits rechargeables ». Un dispositif qui permettra aux demandeurs d'emploi qui alternent période de chômage et contrats courts de conserver leurs droits à l'allocation quand ils retrouvent un travail. Destiné aux plus fragiles, ce mécanisme évitera à 300 000 personnes de se retrouver en fin de droits. L'Unédic évalue le coût de cette mesure à 400 millions d'euros. Mesure qui sera financée par des économies et ce sont les demandeurs d'emplois qui vont en faire les frais. Ainsi, par exemple, les personnes qui ont reçu des primes supralégales en quittant leur société devront désormais attendre 180 jours - contre 75 actuellement - pour toucher leurs premières allocations chômage.
Seniors mis à contribution
Autre mesure : le taux d'allocation minimum par rapport à un salaire de référence va baisser. Il va passer de 57,4% à 57% et concernera tous les chômeurs. Les seniors sont également mis à contribution. Les travailleurs de plus de 65 ans qui, jusqu'à présent, étaient exonérés des cotisations assurance chômage, devront contribuer au même taux que les autres salariés.
Quand aux intermittents, ils verront leurs cotisations augmenter de deux points et ne pourront plus cumuler salaires et indemnités au delà d'un plafond de 5 475 euros bruts mensuels.
Contents et mécontents
La CFDT se félicite d'avoir obtenu la mise en place des « droits rechargeables ». Ils vont permettre aux demandeurs d'emploi qui alternent entre activité et chômage de préserver leurs anciens droits et de les cumuler avec les nouveaux. Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe du syndicat : « On a fait avancer les droits des demandeurs d’emploi les plus fragilisés. On a la possibilité de sécuriser mieux le parcours des plus précaires, de leur permettre un accès plus facile à l’insertion professionnelle ».
La mesure va donc coûter 400 millions d'euros à l'Unédic. Pour compenser cette perte, le patronat a décidé de réaliser 400 millions d’euros d'économies par le biais de nouvelles cotisations auprès des demandeurs d'emploi. Un choix que conteste Franck Mikula de la CFE-CGC, le syndicat des cadres : « La totalité des économies a été faite sur les demandeurs d’emplois. Les économies ciblent notamment les cadres. Non vraiment, notre organisation catégorielle ne peut pas accepter de signer, j’en doute fort ».
Même si le Medef a lâché du lest, il est resté ferme sur la nécessité de faire des économies car la priorité est de ne pas creuser d'avantage le déficit de l'Unédic. François Pillard, vice-président du mouvement patronal : « Si nous tablons, ce qui est notre cas, sur le fait que la croissance conduira à des baisses de chômage, cela devrait nous permettre d’arriver à des équilibres financiers acceptables ».