Le gouvernement a choisi l'arme juridique en réaction au coup de force de Greenpeace. Le ministre de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin veut en effet renforcer les lois pour éviter que ce type d'incident se reproduise. Les centrales nucléaires seront donc désormais considérées comme « zones nucléaires à accès règlementé ». Un statut qui permettra de prendre des mesures de sécurité supplémentaires. Par exemple, l'installation de barrières à haut voltage ou l'amélioration des systèmes de surveillance.
Les militants de l'ONG de défense de l'environnement voulaient justement dénoncer les failles de sécurité du site de Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises. Ils ont pu monter jusque sur le toit d'un réacteur et y déplier une banderolle avec la mention « Stop Risking Europe », « Arrêtez de faire courir des risques à l'Europe ». L'intrusion des militants de Greenpeace a été spectaculaire. Un semi-remorque a réussi à forcer une entrée de la centrale et à passer deux lignes de sécurité. Les militants étaient cachés dans le container du camion. Ils ont ensuite déployé des passerelles pour enjamber les barbelés...
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Les militants de l'organisation écologiste ont tous été interpellés plus de cinq heures après l'intrusion. Face aux accusations de failles dans la sécurité, le ministère de l'Intérieur se défend et parle de riposte adaptée. En cas d'attaque réelle, les forces de l'ordre auraient eu l'autorisation d'ouvrir le feu notamment.
Depuis 2009, les 19 centrales nucléaires françaises sont toutes protégées en permanence par un peloton spécialisé de gendarmerie. Pour faire face à l'intrusion des militants de Greenpeace, 200 hommes et un hélicoptère ont été mobilisés.