Le redémarrage des réacteurs risque de prendre du temps. La nouvelle autorité de régulation nucléaire a renforcé drastiquement les règles de sûreté des centrales. Les compagnies d’électricité doivent les rendre résistantes aux tsunamis, aux attaques terroristes et aux accidents d’avion. Elles ne doivent pas être construites sur des failles sismiques actives. Elles doivent encore revoir la résistance sismique de leurs installations nucléaires. Les municipalités installées à moins de 30 km d’une centrale doivent se doter de plans d’évacuation. Auparavant seules des villes situées dans un rayon de 10 km devaient le faire.
Une élection en signe de feu vert pourle nucléaire
Aujourd’hui, tous les réacteurs japonais, 50 au total, sont à l’arrêt. Mais quatre compagnies ont déposé des dossiers pour redémarrer une douzaine de réacteurs. Vont-elles obtenir plus rapidement une autorisation de l’Autorité nucléaire après la victoire d’un gouverneur pro-nucléaire à Tokyo ? Il est vrai que l’élection du gouverneur de Tokyo a tourné, sous la pression des anti-nucléaire, au référendum sur l’avenir du nucléaire au Japon. La méfiance des Japonais depuis l’accident de Fukushima force la nouvelle autorité de régulation nucléaire à leur donner des gages en matière de sûreté. L’autorité veut par exemple obliger les compagnies d’électricité à installer des systèmes de ventilation spéciaux sur tous les réacteurs à eau bouillante, semblables à ceux de la centrale de Fukushima, afin de leur permettre de faire baisser la pression tout en retenant les substances radioactives en cas de fusion des réacteurs. Enfin, les compagnies d’électricité doivent obtenir l’accord des autorités locales avant de réactiver leurs réacteurs, même s’ils sont jugés sûrs.
Deux réacteurs réactivés très prochainement
Au moins deux réacteurs devraient être réactivés ces prochains moins, 30 à terme sur les 50. Les autres seront progressivement démantelés. Et pas nécessairement remplacés. Avant Fukushima, le nucléaire représentait 30% de la production d’électricité. Le soutien aux énergies renouvelables suscite de l’intérêt. En attendant, la facture des importations de pétrole et de gaz creuse le déficit commercial. Encore plus avec l’affaiblissement du yen.