Fukushima: trois ans après, visite au cœur de la centrale

Il y a seulement quelques minutes, à 14h46 heure locale, le Japon a observé une minute de silence. A cette heure le 11 mars 2011, la terre s'est mise à trembler le 11. Un séisme dévastateur suivi d'un tsunami ravage le nord-est du pays. Plus de 18 000 victimes et disparus. Et une catastrophe nucléaire, l'une des plus grosses de l'Histoire.

Avec notre envoyé spécial à Fukushima, Frédéric Charles

Le plus émouvant, lors de cette visite, c’est d’avoir pu voir, pour la première fois depuis l’accident, la salle de gestion de crise où fut menée dès les premières heures du drame la lutte pour reprendre le contrôle de la centrale en perdition. Cette salle de gestion de crise est située à 40 mètres seulement du réacteur numéro 1. C'est ce réacteur qui a été secoué méchamment. Il a perdu toute électricité, son cœur est entré en fusion, puis il a fondu. Il a subi aussi des explosions d’hydrogène.

Les techniciens ont dû faire face dans cette salle au pire. A l’aveuglette, ils griffonnèrent des notes sur les parois. Les écrans de contrôle étaient alors dans le noir. Le directeur de la centrale de l’époque Masao Yochida, charismatique, gros fumeur, fervent bouddhiste, dira plus tard : « J’ai cru à plusieurs reprises que nous allions mourir ! ».

Un travail surhumain pour sécuriser le site

Ce qui frappe encore, en visitant la centrale, c’est cet alignement des citernes à perte de vue. Elles contiennent 350 000 tonnes d’eau hautement radioactive. Et certaines citernes ne sont plus étanches. Le plus gros souci pour le gouvernement japonais, c’est de décider s’il veut continuer à construire des milliers de citernes sur le site de Fukushima, sur un sol soumis à une activité sismique intense, ou bien nettoyer cette eau et la rejeter dans la mer. Enfin, il ne faut pas oublier les 30 000 ouvriers qui se sont succédé sur le site nucléaire de Fukushima. Il ne faut pas oublier leur travail surhumain pour sécuriser le site.

Il faut ajouter aussi que la rumeur laissant entendre que des enfants de Fukushima sont victimes maintenant de cancers de la thyroïde, dus à la radioactivité, serait fausse selon les scientifiques japonais et l’Organisation mondiale de la santé.

Trois ans après cette catastrophe naturelle et nucléaire, 300 000 réfugiés attendent toujours un nouveau départ dans les zones détruites par le tusnami.

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