France: mairie cherche maire de toute urgence

Les candidats aux élections municipales avaient jusqu'à 18 h, ce jeudi 6 mars, pour déposer leurs candidatures. Particularité de ce cru 2014, des dizaines de communes sur les 36 664 que compte le pays n'ont aucun prétendant ; et, jusqu'au dernier moment, dans certains endroits, les candidats ont été difficiles à trouver ! Un phénomène nouveau et qui touche particulièrement les petites municipalités qui se retrouvent menacées d'être rattachées aux communes voisines.

Depuis 2008, Joel Lajux, 60 ans, veille sur les quatre cents âmes de Panjas, petit village perdu dans le sud-ouest de la France. Cette année, il refuse de se représenter, usé par son mandat : « L’inquiétude ne m’a pas quitté pendant six ans avec sans arrêt des menaces par rapport à des responsabilités. Ce que je peux noter, c’est le décalage entre mon investissement personnel dans cette entreprise et les satisfactions que j’ai pu en retirer. »

Rejet du public

D'autant plus qu'avant, dans les communes de moins de 3 500 habitants, on pouvait voter pour une personne qui ne s'était pas présentée. Le médecin du village par exemple. Désormais, il faut déposer sa candidature à la préfecture, c'est contraignant. Et puis, plus inquiétant, Philippe Laurent, maire et vice-président de l'Association des maires de France (AMPF) note aussi un rejet général pour l'intérêt public : « Le citoyen moyen devient extrêmement exigeant et n’a plus vraiment un respect très important pour la fonction de maire. Il n’y a beaucoup moins de reconnaissance qu’auparavant. Aujourd’hui on est un peu le larbin de service qui doit régler les problèmes. »

Si aucun candidat ne se présente dans une commune, c'est alors le préfet qui crée lui même un conseil municipal chargé d'organiser de nouvelles élections. Si cela ne donne rien, la commune est purement et simplement rattachée à la plus proche.

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