En homme politique aguerri, Jean-François Copé sait que « la meilleure défense, c'est encore l'attaque ». Le patron de l'UMP en a fait la démonstration hier, lundi, lors d'une singulière « déclaration solennelle ». Le visage sombre et les machoires serrées, il a tout à la fois dénoncé « la vendetta, la chasse à l'homme » dont il s'estime victime pour mieux réclamer la transparence de tous, partis politiques et dirigeants de presse, alors qu'il est lui-même soupçonné de favoritisme.
Dans son édition du 27 février dernier, Le Point accusait en effet la société de communication Bygmalion, fondée par des proches de Jean-François Copé d'avoir surfacturé des prestations pour l'UMP. Selon l'hebdomadaire français, « les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels ».
Jean-François Copé met donc tout le monde au défi d'une plus grande transparence « pour mettre un terme à ce climat nauséabond », a-t-il plaidé la main sur le cœur, lui qui avait pourtant voté contre les lois sur la transparence de la vie politique à l'automne dernier.
Malaise à droite
De quoi déclencher l'ironie de la gauche et un certain embarras dans son propre camp où, à trois semaines d'élections municipales censées être celles de la reconquête, on mesure tout le risque de nouvelles polémiques propres, craignent certains, « à démobiliser l'électorat de droite », voire même à promouvoir un vote frontiste sur l'air du « tous pourris ». Les ténors du parti, François Fillon et Alain Juppé, ont ainsi poliment salué, sans grande effusion, les propositions du patron de l'UMP, renvoyant surtout toutes discussions, à l'après-municipales.