L'attaque est paraît-il la meilleure défense. C'est en tout cas la stratégie que Serge Dassault semble désormais adopter. Le richissime homme d'affaires affirme être prêt à affronter une garde à vue malgré ses 88 ans. Cela lui permettra, assure-t-il, d'avoir accès au dossier et de répondre à ce qu'il qualifie d'accusations inventées de toutes pièces.
Un mouvement inattendu alors que les suspicions à l’égard du sénateur semblent de plus en plus lourdes. C’est d’abord le Conseil d'État qui a jugé « acquis » l'achat de voix lors du scrutin de 2008, entraînant l'invalidation de la réélection de Serge Dassault en tant que maire de Corbeil-Essonnes. La juridiction administrative l'avait même déclaré inéligible pendant un an.
Il y a eu ensuite l'ouverture d'une enquête pénale et la révélation par le site d'information Mediapart d'une vidéo dans laquelle l’avionneur reconnait avoir donné de l'argent à celui qui est présenté comme son relais dans les quartiers sensibles. Un homme désormais mis en examen, aux côtés de deux autres personnes, dont l'actuel maire de la ville, héritier politique de Serge Dassault. Les magistrats s'intéressent donc de près à l'homme fort de Corbeil-Essonnes. À partir de mercredi, ils devraient pouvoir le placer en garde à vue et perquisitionner à son domicile.