Un nouveau scandale politique a peut-être été mis au jour par Mediapart. Le journal en ligne publie en effet trois extraits audio, d'une vingtaine de secondes chacun, tiré d'un « enregistrement clandestin » réalisé en novembre 2012 .
Dans cet enregistremement, Mediapart identifie formellement le sénateur UMP Serge Dassault. Le milliardaire y admet avoir « payé pour s'assurer de la victoire » de son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes, dans la banlieue sud de Paris.
En clair, Serge Dassault reconnaît avoir purement et simplement acheté des votes pour l'élection de Jean-Pierre Bechter en 2010. Une somme de 1,7 million d'euros est évoquée. Serge Dassault a été maire de Corbeil-Essonnes jusqu'en 2009.
Mediapart affirme que la voix de l'industriel a été authentifiée : « Cette fois, Serge Dassault ne pourra pas nier », écrit le journal d'investigation. Il affirme également que « les deux hommes à l'origine de l'enregistrement se sont fait tirer dessus trois mois plus tard ».
Une information judiciaire est en cours à Corbeil, sur ces éventuels achats de voix. Elle est instruite à Paris. Ce lundi, les avocats de M. Dassault annoncent par ailleurs que leur client est convoqué le 2 octobre en qualité de témoin assisté dans une deuxième affaire, par des juges d'instruction d'Evry qui enquêtent sur des tentatives d'homicide survenues en 2013 dans le fief de l'industriel. Les deux affaires pourraient être liées.
L'élu milliardaire est toujours couvert par l'immunité parlementaire. Les juges d'instruction ne pourront donc pas entendre Serge Dassault dans le cadre d'une garde à vue tant que celle-ci ne sera pas levée. Ils en avaient déjà fait la demande le 3 juillet dernier. Une demande qui avait alors été refusée.