A l'issu de sa visite à Londres, ce mardi, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian n'a fait aucune annonce concernant le lancement du futur drone d'observation et d'attaque de type Male (Moyenne altitude longue endurance).
C'est un mauvais signe pour Dassault, qui pousse depuis des mois pour que son projet Télémos, conçu avec les Britaniques, soit adopté par l'armée française. Des sources industrielles laissent entendre que Paris pourrait finalement choisir d'acheter les drones tueurs américains. Ce qui ferait plier le groupe constructeur français.
A terme, le drone fabriqué par General Atomics aux Etats-Unis sera modifié pour emporter des équipements français, avec l'expertise du groupe européen EADS-Cassidian. La décision est attendue pour septembre. Finie, la filière « drone » dont rêvait Dassault, encouragé en son temps par la présidence Sarkozy.
Il faudra répartir les produits et les technologies avec d'autres constructeurs français et étrangers, quitte à éparpiller les compétences. Maigre consolation pour le constructeur du Rafale : une enveloppe de 12 millions d'euros, à partager avec les Anglais pour mener des études sur le futur drones de combat des années 2030.
Début septembre, Dassault fera décoller un premier démonstrateur de technologie, une sorte de laboratoire volant. Deux années d'essais sont prévues, après quoi il faudra encore trouver de l'argent pour préparer l'avenir. Sauf à se résigner et accepter de dépendre totalement des systèmes Nord-Américains d'ici une vingtaine d'années.