Dilma Rousseff avait sûrement peu apprécié d'apprendre la semaine dernière que Nelson Jobim n'avait pas voté pour elle l'an dernier mais pour son rival, José Serra. Une déclaration malheureuse qu'elle aurait pu encaisser si, derrière, le ministre de la Défense n'avait pas aggravé son cas en critiquant deux autres ministres du gouvernement.
Dans une interview à la très influente revue Piaui, Nelson Jobim estime que la ministre des Relations avec le Parlement, Ideli Salvatti, est « faiblarde », selon son expression et que la ministre en Chef Gleisi Hoffmann connaît à peine Brasilia. Cette fois, c'en était trop : Dilma lui a demandé sa démission.
Mais Nelson Jobim était l'un des hommes forts du gouvernement Lula, celui qui a renforcé l'industrie de défense brésilienne et qui était en charge du fameux dossier de l'achat de trente-six avions de chasse. Nelson Jobim avait clairement annoncé sa préférence pour le français Dassault contre l'américain Boeing et le suédois Saab. C'est donc Celso Amorim qui hérite de la Défense et donc de ce dossier, lui qui fut l'influent ministre des Affaires étrangères de Lula pendant ses huit années de présidence.