La situation d'Antonio Palocci était devenue intenable : le 15 mai dernier, un journal de Sao Paulo avait affirmé que le chef de la Casa civile avait multiplié sa fortune personnelle par 20 en quatre ans entre 2006 et 2010, lorsqu'il était député fédéral et propriétaire d'un cabinet de consultants.
Vendredi, il a tenté de s'en expliquer. Il a nié les accusations de trafic d'influence, mais comme il s'est contenté de renvoyer ses activités au domaine privé, il n'a pas réussi à lever les doutes.
Lundi soir, son avenir semblait se dégager après que le procureur général eut décidé de classer le dossier malgré toutes les demandes d'enquête. Mais son image était sérieusement écornée.
Or, le poste de Chef de la Casa civile est important au Brésil. C'est une sorte de Premier ministre qui a le pouvoir de nomination d'une grande partie de l'administration. Il doit donc être à la fois un technicien et un habile politicien pour tenir compte des équilibres politiques. Mais ce pouvoir soumet aussi les Chefs de la Casa civile à toutes sortes de pressions, alors que le moindre écart est immédiatement sanctionné. C'est ce qui vient d'arriver à Antonio Palocci.
Et comme ce poste ne peut pas rester vacant, Dilma Roussef a immédiatement nommé la sénatrice Gleisi Hoffman. Il y a désormais deux femmes aux postes les plus importants de l'exécutif.