Serge Dassault échappe à la levée de son immunité parlementaire

En France, par 13 voix contre et 12 voix pour, à une courte majorité, le bureau du Sénat a refusé, mercredi 8 janvier, de lever l’immunité parlementaire du sénateur UMP Serge Dassault, comme le réclamait pourtant la justice. Celle-ci enquête sur des achats présumés de votes dans la ville de Corbeil-Essonnes en région parisienne. Ce refus a provoqué la colère des députés de la gauche d’autant que cette dernière dispose de la majorité au sein de cette instance du Sénat. Deux élus de gauche ont fait défection, l’un s’est abstenu, l’autre a voté contre.

Quelques heures après cette décision du bureau du Sénat, Carlos Da Silva ne décolère toujours pas : « C’est un scandale, c’est une honte et ça empêche la police de faire son travail dans de bonnes conditions. C’est une honte pour la République ».

Comme beaucoup de députés de gauche, l’adversaire politique de Serge Dassault à Corbeil-Essonnes ne comprend pas comment le bureau du Sénat, à majorité de gauche, a pu prononcer une telle décision...

Trahison ?

Deux voix manquent à l’appel. Un député socialiste parle de trahison. La Haute Assemblée est alors clairement prise pour cible. « Le Sénat, c’est le triangle des Bermudes », lance, dépité, un élu socialiste. Le porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, utilise un langage plus diplomatique pour faire passer la même idée : « Le Sénat, on a pris l’habitude de ne jamais être surpris par ses décisions qui sont toujours un peu particulières par rapport aux logiques politiques traditionnelles ».

A droite, le député UMP, Thierry Solère, se dit lui aussi choqué par ce refus : « Je ne vois pas sur quel fondement on peut expliquer qu’à partir du moment où la justice réclame qu’un homme politique soit traduit devant un tribunal, un système puisse organiser que ce ne soit pas le cas. Ce n’est pas possible ».

A l'UMP, on défend Dassault

Mais Thierry Solère semble bien seul sur cette ligne. A l’UMP, on continue de défendre bec et ongles Serge Dassault et le Sénat à l’instar de Patrick Ollier : « Si le Sénat a voté contre la levée de l’immunité parlementaire, il a eu raison de le faire parce qu’il avait toutes les informations nécessaires pour prendre cette décision ».

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