Leur arme sera leur journal et pas le piquet de grève. Après une AG, une assemblée générale, à laquelle ont participé ce dimanche quelque 200 salariés du quotidien, l'option d'un arrêt de travail n'a pas été retenue. Journalistes et employés préfèrent garder leur sang-froid, avant tout pour montrer qu'ils ne sont pas fermés à une évolution du quotidien. Mais à condition que ce soit donnant-donnant.
Sabrina Champenois est chargée des portraits de la dernière page du journal : « Ce que l’on a su vendredi à 19h00, c’est que l’actionnaire était prêt à mettre de l’argent pour investir dans un «Libéland » avec café, start-up et compagnie. Ce en quoi nous ne sommes pas totalement opposés, si d’aventure il était question d’un projet rédactionnel pour le journal ».
Le conflit pourrait donc durer car, pour l'instant, les actionnaires considèrent le quotidien comme tout à fait accessoire.
Les salariés, eux, sont inquiets : « On réfléchit, on s’inquiète, on n’est pas du tout dans l’invective ou dans l’insulte. Paradoxalement, ou peut-être pas paradoxalement, cela nous resserre. Mais quand-même, il y a un sentiment d’urgence qui est là, et on sait très bien quelle est l’échéance qui nous guette », souligne Sabrina Champenois.
L'échéance, c'est la disparition. Mais ils feront tout pour l'éviter.