La cause du déraillement du train Paris-Limoges le 7 juillet 2013 était connue. C'est une éclisse, une pièce très importante dans le fonctionnement d'un aiguillage qui était mal boulonnée. Le rapport intermédiaire du bureau d'enquête et analyse (BEA-TT) apporte cependant une nouvelle information. Sur les quatre boulons sensés la maintenir, trois d'entre eux étaient manquants, alors même qu'une tournée de surveillance avait inspecté cette portion de voie huit jours auparavant sans rien remarquer.
Mise en cause des surveillances
A la décharge des agents d'entretien, le BEA-TT note bien que que tous les défauts n'étaient pas détectables à l'oeil nu, mais le bureau met tout de même en cause la qualité générale des tournées visuelles des surveillances, et pire, la robustesse des éléments boulonnés entre eux. Comment se fait-il, en effet, que trois des quatre boulons de cette éclisse aient pu sauter à la suite des vibrations entraînées par le passage des trains.
Rapport intermédiaire
Il ne s'agit pour l'instant que d'un rapport intermédiaire, qui devrait être complété. Une expertise métallurgique est d'ailleurs actuellement en cours. Il sera ensuite transmis à la justice dans le cadre de l'instruction menée par des juges d'Evry. Une instruction qui pourrait mener à une mise en examen de la SNCF. Guillaume Pépy, son président, a d'ores et déjà indiqué, qu'il ne ferait pas appel d'une telle décision. La SNCF et Réseau ferré de France (RFF) s'engagent d'ailleurs à prendre en compte les recommandations du bureau d'enquête.
Vigirail
Mais, en attendant les résultats de l'enquête judiciaire qui déterminera les responsabilités de chacun, la SNCF et Réseau ferré de France rappellent le plan vigirail lancé préventivement en octobre dernier. Il porte sur 410 millions d'euros en 4 ans afin d'accélérer le renouvellement des aiguillages, l'adoption de nouvelles technologies pour déceler les anomalies et une amélioration de la formation des personnels de maintenance de la sécurité.