Les comptes rendus d'inspection des voies parlent d'eux-mêmes : des fissures avaient été repérées dès le mois d'avril sur les rails, à l'endroit précis où s'est produit l'accident de Brétigny-sur-Orge. Il s'agissait d'une urgence de niveau 2, à traiter dans les trois mois, mais rien n'a été fait.
Les cheminots les plus expérimentés sont aujourd'hui formels : si des travaux de maintenance avaient eu lieu en temps et en heure, la catastrophe aurait sans aucun doute possible pu être évitée. Par ailleurs, on sait désormais avec certitude qu'il y avait sur la traverse incriminée deux boulons mal serrés, un boulon sans écrou et un boulon manquant.
Dans son rapport d'audit interne publié il y a tout juste trois jours, la SNCF s'en remet aux expertises métallurgiques pour dire depuis quand exactement ce boulon aurait disparu. Il s'avère qu'il était absent depuis au moins le mois de février. Or, parce qu'il était placé au milieu, cet élément jouait un rôle crucial pour la sécurité. Il aurait donc du être remplacé dès la tournée d'inspection terminée. Une tournée effectuée par un seul agent, ce qui est tout à fait contraire aux règles les plus élémentaires.