L'éclisse, c’est cette pince métallique qui relie deux rails et qui s'est brisée avant de heurter le cœur de l'aiguillage. Les premiers constats révèlent que 3 des 4 boulons qui fixent cette éclisse ont cédé. Du jamais vu, selon les experts. Car s’il arrive qu'un boulon casse, il est exceptionnel que 3 se desserrent d'un coup et ils sont toujours remplacés lors des visites de contrôle. Or, la dernière vérification date du 4 juillet.
Ces boulons ont pu céder par manque de graissage, par manque de ballast ou à cause d'un choc de température. Mais encore une fois, le dernier contrôle n'a rien révélé. Ce que les enquêteurs ont pu constater en revanche, c'est que 3 des 4 boulons ont laissé des marques de serrage visibles sur l'éclisse ainsi que la présence de déchets au cœur de l'aiguillage ; plus spécifiquement, des canettes en aluminium, compressées par le rail aiguille et qui, peut-être, ont favorisé une contrainte répétée.
Pour le moment, la thèse du sabotage n'est pas privilégiée. C'est surtout la piste de l'usure qui intéresse les enquêteurs, alors que le vieillissement du réseau est pointé du doigt.
Sans attendre le résultat des différentes enquêtes sur les causes de l'accident, des syndicats de cheminots, mais aussi des experts ont mis en cause le vieillissement du réseau ferroviaire français. Les lignes classiques auraient été délaissées ces dernières années au profit du train à grande vitesse (TGV).