Prothèses PIP: le PDG Jean-Claude Mas condamné à quatre ans de prison

Après un mois de procès au printemps 2013, le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son jugement, ce mardi 10 décembre, dans l'affaire des prothèses mammaires PIP. Jean-Claude Mas, le fabricant, écope de quatre ans de prison ferme. Avec quatre autres dirigeants de la société varoise, il était poursuivi pour tromperie aggravée au préjudice des patientes.

Il était en première ligne. Jean-Claude Mas, 74 ans, fondateur de la société PIP, « l'apprenti sorcier des prothèses », selon l'expression du procureur Jacques Dallest, a été condamné ce mardi à quatre ans de prison, soit la peine réclamée par le parquet, et 75 000 euros d'amende.

A l'audience, il avait demandé pardon, du bout des lèvres, aux milliers de victimes. Des femmes qu'il avait d'abord accusées de porter plainte « pour le fric », avait-il dit.

Parmi les quatre autres prévenus, qui encouraient entre six mois et deux ans de prison ferme, ainsi qu'une interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec le monde médical, l'ancien président du directoire Claude Couty a finalement écopé de trois
ans de prison, dont deux avec sursis, et 30 000 euros d'amende.

→ À (RE)LIRE : Quatre ans de prison ferme requis contre le fondateur de PIP

Si Jean-Claude Mas et ses cadres ont tous reconnu la fraude, le PDG a persisté à en nier la nocivité. D'ailleurs, le procès lui-même n'a pas permis de trancher cette question cruciale de la dangerosité du gel PIP.

Les études concernant ce gel maison, qui ne respectait aucune norme sanitaire, semblent plutôt rassurantes, malgré un taux de rupture des prothèses supérieur à la normale.

Cette incertitude a laissé les victimes désemparées. A ce jour, plus de 17 000 femmes - sur environ 30 0000 porteuses en France - ont déjà fait retirer leurs implants mammaires.

Les victimes sont en quête d'une indemnisation face à des prévenus devenus insolvables. Dans une procédure civile parallèle, elles avaient déjà remporté une première victoire. Il y a un mois, la justice avait en effet condamné le certificateur allemand TÜV, à réparer les préjudices causés.

→ À (RE)LIRE : « Le tribunal a condamné TÜV à indemniser les victimes des prothèses mammaires PIP »

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