Emmanuelle Cosse élue à la tête d'Europe Ecologie-Les Verts

A Caen, ce samedi 30 novembre, le congrès d'Europe Ecologie-Les Verts a été marqué par de très fortes tensions. il s'est achevé par l'élection d'Emmanuelle Cosse à la tête du parti qui a obtenu 55,35% des voix. Néanmoins, les écologistes ne sont pas parvenus à s'entendre sur une motion commune lors de ce congrès, laissant planer le spectre de la division sur un parti où le rassemblement des militants semble toujours ardu.

Ses amis décrivent Emmanuelle Cosse, la nouvelle patronne des Verts comme une femme à poigne et une grande travailleuse. Ses ennemis, comme un produit de « la firme », le surnom donné aux cadres dirigeants du parti proches de Cécile Duflot.

D'ailleurs, cette conseillère régionale ne s'en cache pas : elle est très proche de la ministre du Logement. Les deux femmes ont ainsi travaillé toutes les deux à la région Ile-de-France où elles étaient élues.

Un affichage ?

Pour d'autres détracteurs, son arrivée à la tête du parti, quatre ans après y être entrée, c'est un affichage. Comme Emmanuelle Cosse vient du monde associatif, cela permet de déclarer qu'on est ouverts dans ce parti.

Mais « ça n'est pas vrai », raille un opposant. Ceux qui parlent d'Emmanuelle Cosse comme d'une vraie patronne pour Europe Ecologie-Les Verts s'appuient justement sur son parcours : une simple militante devenue présidente d'Act Up, l'association de lutte contre le sida réputée radicale et célèbre pour ses actions coups de poing. Elle a une ligne claire. Elle sait faire travailler les gens ensemble, affirme Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes.

La nouvelle patronne a du pain sur la planche

Une rude tâche l'attend. Europe Ecologie-Les Verts, c'est un parti très dur qui ne « pardonne rien », une phrase de son prédécesseur, Pascal Durand. Mais surtout, Emmanuelle Cosse arrive à la tête d un parti après une élection tendue et des négociations de dernière minutes explosives. « Nul dans cette salle ne peut être satisfait ce soir que nous ne soyons pas parvenus à un large rassemblement », a d'ailleurs rapidement déclaré la nouvelle secrétaire nationale à l'occasion de son premier discours.

Résultat : une majorité très courte (55,35% des voix) et des opposants décrits par ses proches comme « revanchards ». Enfin, le parti est dans une phase difficile, déchiré entre ses ambitions écologistes et les renoncements liés à sa participation au gouvernement, affaibli, lui, par des sondages en berne. Un cadre du parti a eu cette phrase mi amère mi fataliste pendant le congrès : « En tout cas, Emmanuelle Cosse, je lui souhaite bien du courage » !

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