Montreuil est une ville où François Hollande a recueilli 75 % des voix à la présidentielle, un ancien bastion communiste que Dominique Voynet a fait tomber en 2008 pour devenir, en France, l'unique maire écologiste d'une ville de plus 100 000 habitants.
Mais ce mardi matin, sur France Inter, l'ancienne ministre de l'Environnement de Lionel Jospin jette l'éponge, et dénonce en vrac la corruption, le clientélisme et la démagogie : « La politique, ça ne peut pas être une sorte de fight club où le seul objectif est de traîner l'adversaire dans la poussière, lui faire rendre gorge, l'humilier, le détruire. On prétend dénoncer la corruption et il y a tellement de corrompus qui sont réélus. Quand j'entends dire à Montreuil "on ne recrutera que des agents locaux", comme certains disent "on ne recrutera que des agents français", je trouve que ça pue ».
Splendeurs et misères de la vie locale
La politique est un sport de combat, pas toujours loyal. Dominique Voynet ne s'en émeut qu'à l'approche des municipales - qu'elle allait perdre, à en croire ses adversaires. Peut-être. Mais ce qu'elle dit aujourd'hui de la politique, de ses pratiques, du poids des barons locaux (elle met notamment en cause celui qu'elle appelle le parrain du département, Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale), tout ce qu'elle dit illustre le fossé qui se creuse entre les citoyens et les politiques. Même si le maire reste, très largement, l'élu préféré des Français.