Noël Mamère a donné un coup de pied dans la fourmilière écologiste en claquant la porte du parti et en disant pourquoi. Le député-maire de Bègles n'a pas mâché ses mots. Il s'en est pris à ceux qu'il appelle « les vrais patrons » d'Europe écologie-les Verts, « la firme ». Autrement dit : « Cécile Duflot et ses amis », qu'il accuse de clanisme.
Et pour Noël Mamère, c'est rédhibitoire. Tout comme l'acharnement sur Pascal Durand, le dirigeant du parti, après son ultimatum au président de la République pour cause de budget en-deçà des attentes des écologistes. Un Pascal Durand qui a jeté l'éponge lui aussi et quittera la direction au prochain congrès.
La vie n'a jamais été un long fleuve tranquille chez les écologistes. Mais là, le parti sombre dans une crise ouverte. Et même si du côté des dirigeants, on essaie de minimiser l'impact des attaques de Noël Mamère, tout cela fait désordre. Car le député de Gironde appuie là où ça fait mal et repose la question si sensible et si conflictuelle de la participation au gouvernement.
Jean-Marc Ayrault attendu ce jeudi
Nul doute qu'à Angers où les élus écolos se réunissent pour leurs journées parlementaires, il y aura de l'électricité dans l'air. Une situation qui n'a pas découragé Jean-Marc Ayrault, qui s'y rendra finalement, ce jeudi, après avoir un peu hésité, en compagnie de deux ministres socialistes : Philippe Martin, le ministre de l’Ecologie et Alain Vidalies, ministre en charge des Relations avec le Parlement.
■ ANALYSE : Noël Mamère, un départ qui surprend peu
Le départ de Noël Mamère d’EELV n'est pas vraiment une surprise tant ses positions étaient depuis longtemps critiques à la fois sur le positionnement d'Europe écologie-les Verts au sein de la majorité et sur le fonctionnement du mouvement. Mais en annonçant son départ du parti écologiste le jour même où débutent les journées parlementaires des Verts et où le gouvernement présente le budget en conseil des ministres, le député-maire de Bègles met les pieds dans le plat et se lâche en déclarant dans le quotidien Le Monde : « Je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la présidentielle en 2002 ». Et en ajoutant : « Il est prisonnier de ses calculs et de ses clans ».
Le budget 2014 a certainement joué le rôle de déclencheur pour Noël Mamère qui a fait part de son intention de ne pas le voter et qui a plaidé encore une fois, à cette occasion, pour le départ des ministres écologistes du gouvernement. Peine perdue, les principaux intéressés, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ayant bien l'intention d'y rester.