Avec notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Guilhem Delteil
C’est à ce genre de polémique que les Antilles réalisent un peu plus leur éloignement de la métropole. Les Roms ne sont pas un sujet de discussion sous le soleil des Antilles. Ici, c’est sur le thème de l’insécurité que le ministre de l’Intérieur est attendu.
Nombreux sont les Guadeloupéens, à l’instar de Cédia, qui espèrent obtenir des renforts de police et de gendarmerie sans toutefois attendre d’évolution profonde. « Je ne pense pas que ça va forcément changer la situation, les prisons ne vont pas s’agrandir pour autant, ce sera toujours pareil », estime-t-elle.
Toujours pareil, car cette insécurité se nourrit d’une situation sociale alarmante - un taux de chômage de plus de 50% chez les jeunes - qui alimente un sentiment d’abandon de la part de l’Etat. Un sentiment contre lequel Manuel Valls dit vouloir lutter. Ses propos sont à la Une du journal France-Antilles, ce mercredi, le principal journal local. Mais pour Didier, qui habite dans l’une des cités de Pointe-à-Pitre, cette visite à cinq mois d’élections a surtout des visées politiciennes : « C’est une campagne pour les municipales. En réalité, il n’y a pas de structures adéquates pour pouvoir gérer tout ça ».
Chahuté au sein de son propre camp en métropole, ce n’est donc pas aux Antilles que le ministre de l’Intérieur s’offrira un bain de foule.