A Florange, François Hollande annonce la création d’un centre de recherche sur l’acier

Le président François Hollande était ce jeudi 26 septembre à Florange, en Lorraine, dans l'est de la France. Il est revenu, comme il l'avait promis lors de sa dernière visite pendant la campagne présidentielle, dans la ville qui a vu ses hauts fourneaux fermer au printemps dernier après plusieurs mois de lutte entre la direction d'ArcelorMittal et les salariés. Une visite, dit-il, pour justifier ses choix devant les salariés et annoncer la création d'une plate-forme publique de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie lorraine.

Avec notre envoyé spécial à Florange, Pierre Firtion

Tout s’est bien passé dans l’ensemble pour François Hollande. Il y a bien sûr eu un comité d’accueil ce jeudi matin à l’entrée du site : des dizaines de personnes, des manifestants, des salariés ont sifflé le président au passage du cortège présidentiel. L’accueil des élus et de la direction a, lui, été plus tranquille, et au final personne ne s’en est pris au président devant les caméras. Il faut dire que tout avait été savamment préparé par l’Elysée.

La rencontre avec les syndicats a eu lieu à huis clos et c’est sans doute à ce moment-là que la tension a été la plus forte. Selon certaines sources, l’explication a été assez musclée, la rencontre a d’ailleurs duré plus d’une heure. Mais à leur sortie, les représentants syndicaux étaient paradoxalement plutôt satisfaits d’une part d’avoir pu dire au président ce qu’ils avaient sur le cœur et, d’autre part, d’apprendre qu’une plate-forme publique de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie lorraine verrait prochainement le jour sur le site de Florange.

Un retour forcé en Moselle ?

En février 2012, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, avait promis aux salariés qu’il reviendrait une fois élu président. Il s’était engagé à l’époque à tout faire pour maintenir l’activité sur le site. Mais depuis, les hauts fourneaux ont fermé, c’était au mois d’avril dernier. Le gouvernement n’a rien pu faire pour empêcher cette fermeture, mais l’Etat n’a pas « rien fait » sur ce dossier de Florange, c’est ce qu’est venu dire François Hollande ce matin.

« Je suis venu pour justifier les choix qui ont été faits », a-t-il dit, et le président de défendre l’accord passé l’an dernier avec Mittal : pas de licenciements secs et 180 millions d’euros d’investissement, par Mittal, sur la filière froide. Le président qui a donc ensuite annoncé ce projet de plate-forme industrielle avant de préciser qu’il reviendrait chaque année pour constater lui-même l’avancée de ce projet.

Un pacte à portée régionale

Le pacte qui a été signé la semaine passée à Matignon prévoit 300 millions d’investissements sur la période 2014-2016. 300 millions divisés à parts égales entre l’Etat et la région Lorraine pour financer des projets innovants. François Hollande n’est pas venu uniquement pour parler de Florange, c’est vraiment le message qu’a voulu faire passer son entourage.

Dans certains médias, le préfet de la région confiait hier que le chef de l’Etat venait parler avant tout de l’avenir de la Lorraine. Dans cette région touchée par la désindustrialisation, François Hollande vient expliquer que la reconversion industrielle, c’est possible et ça marche. Il prend cet après-midi l’exemple du bassin de Pompey, les aciéries ont fermé là-bas au milieu des années 1980.

Aujourd’hui, 120 entreprises font travailler plus de 4 000 personnes sur ce bassin. Industrie, haute technologie, tertiaire, l’activité y est diverse. François Hollande visitera notamment une entreprise américaine qui fabrique des canettes pour boissons. Le chef de l’Etat qui termine aujourd’hui sa visite par une rencontre avec des acteurs économiques de la région de Meurthe-et-Moselle.

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