Florange: la fermeture des hauts fourneaux est engagée

Une page se tourne pour Florange, le site sidérurgique de Moselle devenu symbole de la lutte désespérée contre la désindustrialisation. Les deux hauts fourneaux vont progressivement être éteints à partir de ce mercredi. Si cette bataille semble définitivement perdue, les syndicats FO et CGT n'ont pas dit leur dernier mot et souhaitent poursuivre Lakshmi Mittal en justice.

Redoutée par les métallos de Florange, l'extinction des hauts fourneaux du site d'ArcelorMittal en Moselle démarre ce mercredi. Les deux cathédrales d'acier, le P3 et le P6, ne produisent plus de fonte liquide depuis leur mise en veille en 2011, mais leur « mise sous cocon » est une nouvelle étape, jugée définitive par les syndicats. Un clap de fin au goût amer pour ces derniers : selon eux, les politiques n'ont pas fait leur travail, nourrissant de faux espoirs et la déception.

« Pour nous c’est un échec, on s’est battu pendant deux ans et le résultat, c’est qu’on ferme les hauts fourneaux », a déploré Walter Broccoli. « On a perdu plus de 1 000 emplois. Je pense que c’est une bonne journée pour mettre une stèle au nom de François Hollande. Quand il est venu chez nous le 24 février 2012, il nous a fait des promesses, bien qu’il dise le contraire. Il mérite sa stèle. On va faire une oraison funèbre et enfin tourner la page de cette bataille. »

« Tourner la page »

« Il faut penser aux salariés », a poursuivi le représentant FO. « On va les faire partir à 1 000 km de chez eux en laissant femme et enfants. On a déjà contacté plusieurs cabinets d’avocats pour défendre les salariés. Nous allons demander des dommages et intérêts pour préjudices moraux contre les dirigeants Mittal et Mittal en personne. Ce sont de grands cabinets qui sont d’accord pour emmener M. Mittal au pénal. »

L'arrêt complet des tours de chauffe des hauts fourneaux doit durer 48 heures et la mise en sécurité des installations de la phase liquide doit être finalisée d'ici fin juin. Cette fermeture ne concerne qu'une partie du site, qui conserve ses activités à froid. Des 630 salariés concernés par l'extinction des hauts fourneaux, 200 sont déjà partis, à la retraite pour la plupart, et 300 ont été détachés vers d'autres activités. Le sort des autres fera l'objet de prochaines négociations sociales.

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