Cette nuit, les sénateurs ont effectivement adopté trois amendements qui leur permettent de continuer à cumuler un mandat local - de maire ou de président de région par exemple - avec leur mandat de sénateur. Des amendements déposés à la fois par les sénateurs de gauche, de droite, et du centre. C'est donc l'ensemble du Sénat qui s'oppose à cette réforme. Le chef de file des sénateurs de gauche, Jacques Mézard, dénonce une « imposture ». Quant au sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, il critique une mesure qui ferait des « sénateurs hors-sol », alors qu'ils sont censés représenter les collectivités locales.
Pourtant, Manuel Valls a bien tenté de taper du poing sur la table pour les faire changer d'avis. Dans un discours où il a été chahuté, le ministre de l'Intérieur a exhorté les sénateurs à « passer au-dessus de leurs réticences ». Et les a même menacés à demi-mots : « C'est l'Assemblée nationale qui aura de toute façon le dernier mot », a-t-il lâché, à la fin de son discours.
Ce rejet du Sénat est un revers pour le gouvernement. D'autant que, si le dernier mot revient en effet à l'Assemblée, les députés sont aussi nombreux à rejeter le non-cumul, à droite, comme à gauche. Le texte repassera en seconde et dernière lecture très prochainement devant les députés.