France: ouverture d’une session parlementaire à haut risque

Le gouvernement français fait le pari d'une mobilisation syndicale assez faible, ce mardi 10 septembre, tout en se disant « attentif » aux craintes des Français qui, dans une large majorité, se disent inquiets de la réforme engagée sur les retraites. Une réforme délicate, qui va bientôt arriver en débat au Parlement, à l'Assemblée nationale, où les députés reprennent leurs travaux aujourd’hui.

C'est une session extraordinaire, à haut risque pour le gouvernement qui s'ouvre au Parlement avec, parmi les dossiers chauds de cette rentrée, l'épineuse réforme des retraites dont on mesurera ce mardi l'ampleur de la contestation dans la rue.

A l'Assemblée en tout cas, la bataille est d'ores et déjà annoncée. Début octobre, « ce sera long et animé », confie la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui tente de déminer les antagonismes des alliés du PS, le Front de gauche et les écologistes, vent debout contre l'allongement de la durée de cotisation. Ajouté à cela l'opposition, qui entend bien également profiter de ce débat pour renouveler ses attaques contre le gouvernement face à une réforme qu'elle juge tout bonnement « insuffisante ».

Un projet de loi des finances qui inquiète

Autre dossier périlleux pour la majorité : l'examen, mi-octobre, du projet de loi de finances. Pour l’heure certains à gauche, comme l'opposition, réclament à grands cris une « pause fiscale ». Le président l'a certes promise, mais sans qu'on en voie pour l'instant les contours. A six mois des élections municipales, le gouvernement et le Premier ministre Ayrault jouent gros dans cette rentrée. Ils vont donc devoir gérer tout à la fois le pilonnage annoncé de la droite en campagne, mais également le risque de surenchère de leurs alliés de gauche.

Mobilisation, ce mardi, contre la réforme des retraites

Ce mardi, quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - ont appellé à une journée de mobilisation interprofessionnelle sur les retraites. Ils appellent les salariés à faire grève et à manifester contre la réforme proposée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. D'après un sondage CSA paru lundi matin dans L'Humanité, un total de 81 % des Français se disent inquiets pour leur retraite et 69 % jugent que la réforme va plutôt dans la mauvaise direction.

Du côté du gouvernement, on serre les rangs, et on assure que la réforme engagée est la bonne, tout en restant attentifs aux inquiétudes des Français.

« Nous voulons rassurer, nous voulons convaincre tous ceux qui peuvent avoir des craintes, nous sommes attentifs », rassure David Assouline, porte-parole du Parti socialiste. « C’est pour répondre à ces craintes que cette réforme vient, pour pérenniser, pour réparer des injustices qui existaient pour les femmes, pour les jeunes et pour ceux qui avaient fait des travaux pénibles toute leur vie. »

Pour David Assouline cette réforme des retraites est une réforme juste qui va permettre de faire qu’il y ait plus de justice sociale dans le système de retraite par répartition.

Partager :