La réforme des retraites annoncée, les arbitrages connus, le plus dur reste peut-être maintenant à faire pour le Premier ministre : assurer le service après-vente et convaincre de la pertinence des choix du gouvernement. Une tâche difficile à laquelle Jean-Marc Ayrault et ses ministres ont tout de suite commencé à s'atteler. Et pour cause. Il n'y a pas de temps à perdre, le 10 septembre prochain, une journée de mobilisation organisée à l'appel des syndicats, va faire office d'épreuve du feu.
Pour le moment, à chaud, les réactions ont été plutôt hostiles tant chez les partenaires sociaux que dans la classe politique, excepté au Parti socialiste, et encore. Malgré les efforts pour valoriser la concertation et le choix d'éviter les sujets qui fâchent comme ceux des régimes spéciaux ou de l'augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée), la réforme est critiquée. L'allongement de la durée de cotisation déplaît aux syndicats, l'augmentation des cotisations, au patronat, le manque d'ambition de la réforme, aux politiques.
Jean-Marc Ayrault le disait encore il y a quelques jours, en marge de l'université d'été du PS à La Rochelle : « Il faut faire en sorte que les Français comprennent ce que l'on fait, faire la pédagogie de l'action ». Le Premier ministre sait qu'avec cette réforme, il joue gros.