C’était il y a un an. Signée par sept ministres, la circulaire du 26 août 2012 avait pour but de mieux encadrer les évacuations de camps illicites. Il avait été décidé que des travailleurs sociaux viendraient faire un diagnostic personnalisé de tous les habitants d'un squat ou d'un bidonville, avant leur expulsion et leur éventuel relogement.
Objectif : mieux connaître leur parcours, leur situation sanitaire, leurs problèmes personnels et définir des mesures d'accompagnement appropriées. Quatre millions d'euros ont été consacrés à cette question par le gouvernement, qui a par ailleurs réduit l'aide au retour dans le pays d'origine des Roms.
« Nomadisme forcé »
Mais sur le terrain, soit les diagnostics sont remplis pour se donner bonne conscience, mais ne sont pas suivis d'effet, soit les expulsions se font comme par le passé, dans l'urgence, à l'aide de la force publique, pour satisfaire des riverains ou des mairies mécontents.
A quelques mois des élections municipales, le Défenseur des droits n'a pu que s'inquiéter récemment du « nomadisme forcé » dans lequel cette situation ambigüe continue à plonger des familles entières. Des familles contraintes à chaque fois de reconstruire un peu plus loin un nouvel abri insalubre qui sera forcément un jour ou l'autre à son tour démantelé.